Lambert Grégoire Ladré

Lambert Grégoire Ladré, dit le père Thomas, né à Givet fut le modèle de la première marionnette, Gnafron, du théâtre du Guignol lyonnais Gnafron et Guignol Lambert Grégoire Ladré est né à Givet en 1770. Tout jeune, il amuse ses camaradesgivetois par ses grimaces, ses mille tours ingénieux et par les chansonnettes qu’il compose. Il suit ses parents à Paris et, à dix-sept ans, commence son métier de bateleur au Palais Royal.

Avant de s'installer à Lyon, Thomas pousse sa roulotte en province, dans le bordelais et le clermontois. Puis, sur les places lyonnaises, pendant de longues années, il amuse le public par son entrain, ses petits spectacles qu’animent son violon et sa trompette. Léon Boitel, un imprimeur lyonnais, son contemporain, disait de lui : "C’est le Molière des ouvriers et des cuisinières, des conscrits et des bonnes d’enfants".

Parmi les comédiens et les forains qui animent les places en cette fin du 18ème siècle se distingue Laurent Mourguet, le créateur du théâtre de Guignol. Canut de profession, il se reconvertit à partir de 1797 en arracheur de dents et directeur d’un petit théâtre de marionnettes suite à la crise de l’industrie de la soie. Vers 1805, afin d’amener un peu d’animation supplémentaire à ses spectacles, Mourguet s’associe avec «le Père Thomas».

Debout devant le castelet, Ladré joue du violon, chante, discute avec les passants puis avec les marionnettes créées par Mourguet. L’association connaît un certain succès mais elle finit par battre de l’aile, principalement à cause du penchant du Père Thomas pour la boisson qui le conduit à louper des représentations ou à s’endormir derrière le castelet. Thomas et Mourguet finissent donc par se séparer. Laurent Mourguet, afin de combler cette absence, aurait sculpté une marionnette reprenant le physique et les principaux traits de caractère de son compagnon. Cette marionnette serait à l’origine du personnage de Gnafron.

Ladré termine sa vie dans la misère. Souffrant de bronchite chronique, il meurt
quasiment dans la rue. On le porte à l'hôpital, les pieds gelés, où il meurt, la veille de Noël 1835. Un médecin dissèque son corps. Son squelette est utilisé pour les cours des étudiants en médecine.

Le nom de Gnafron signifie « cordonnier ». Gnafron, ami de Guignol, est réputé pour être amateur de Beaujolais mais n'est pas qualifié d'ivrogne. Plus âgé que Guignol, ses propos sont toujours pleins de bon sens, c'est un philosophe Ladré termine au musée d'Anatomie, Université Lyon .

Pour en savoir plus sur ce personnage truculent, consultez l’article paru dans le n° 116 (1er trimestre 2009) de notre revue Ardenne wallonne : Un Givetois à l’origine de Guignol (Mathieu Varille)
FM