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La construction de la gare de Givet
Extérieur de la gare de Givet
C’est le 28 avril 1962 que le premier train venant de Charleville entre dans la gare de Givet, nouvellement construite. La concession de la ligne de Charleville à Givet avait été accordée en 1854 à la « Compagnie du Chemin de Fer des Ardennes ». Le premier train en provenance de Belgique entrera en gare de Givet en décembre1862.
L’implantation d’une gare à Givet s’est heurtée à de sérieuses difficultés notamment militaires. La ville à cette époque était entièrement close dans ses remparts, percés seulement de quelques portes qui étaient fermées le soir.
Une ville close entre ses remparts.
Un projet avorté d‘implantation d’une gare au petit Givet
Après une traversée du grand Givet facilitée par l’édification d’ouvrages d’art spéciaux, comme par exemple un passage à niveau sur la rampe du pont, à hauteur de l’actuelle Poste qui n’était pas construite à l’époque, la gare aurait pu être bâtie après la porte Charbonnière, entre les remparts et le cimetière Saint-Roch. Peut-être a-t-on pensé qu’il était plus logique de desservir en priorité les quartiers industriels de la ville (tanneries, piperies, crayons. . .), le quartier Saint-Hilaire ne possédant alors à l’époque aucune industrie ?
La porte Charbonnière
Le projet d’implantation validé sur la rive gauche de la Meuse, au pied de Charlemont
Il fallut l’accord des autorités militaires afin d’ouvrir un passage dans les fortifications au niveau de la porte de France et de percer un tunnel sous le fort de Charlemont. Son percement (481 m) dans une roche dure fut terminé en moins d’un an. L’entrée de la porte de France et le tunnel devaient être fermés par des portes de fer à deux vantaux. En 1865, un large escalier fut creusé à même la pierre pour relier le tunnel au fort afin d’assurer le ravitaillement en hommes et en matériel en cas de conflit.
Le tunnel sous Charlemont
L’autorité militaire imposa la construction de la gare en matériaux légers et sans super structures afin qu’elle puisse être rasée en cas de conflit et qu’elle ne gêne pas le tir de Charlemont ni celui des bastions de la ville. Elle connut une heure de gloire « people » grâce à la rencontre en 1919 de Raymond Poincaré, Président de la République française et d’Albert 1Er, Roi des Belges, sans compter l’arrivée mythique en 1975, à bord d’un Picasso, du célèbre commissaire Maigret (Jean Richard).
L’arrivée du commissaire Maigret en gare de Givet
La nuit de Noël 1940, la gare fut détruite en quelques heures par un incendie dû apparemment à l’embrasement d’un sapin décoré et que la présence d’un stock de munitions empêcha de combattre efficacement.
Si naguère, il fallait au courageux voyageur inconfortablement installé 9h38 mn pour gagner la capitale, l’activité de la gare battait son plein : des voies reliaient la gare aux entreprises florissantes du Petit comme du grand Givet, un charriot couvert de la Compagnie des Chemins de fer assurait le transport des colis aux usines et aux particuliers. Cette gare considérée à l’époque comme « comme la plus vaste du réseau des Ardennes », possédait un poste de douane aménagé à l’intérieur.
La gare de Givet, charriot de livraison des colis
De belles et larges avenues pourvues de confortables hôtels ont été ouvertes, qui conduisaient vers la place Méhul.
Les belles avenues Roosevelt et Lartigue
qui desservent la gare de Givet
Le dépôt
Gare de Givet : le dépôt
Créé en 1863, le dépôt ne prit toute son importance qu’au début du XXème siècle. Il était composé de trois hangars et ateliers, ainsi que d’une plaque tournante servant à mettre les locomotives en tête et dans le bon sens de marche. En 1968, l’établissement était fort de 83 agents au service voyageurs, marchandises et douanes, et 25 agents assuraient le service réparation des wagons et des trains aujourd’hui disparu.
Le trafic vers la Belgique
Arrivée d’un train de la Belgique
Dès le début de la mise en service de la gare de Givet, on pouvait, par Doisches et Romedenne, gagner Mariembourg, Chimay et Momignies, et également Florennes et Charleroi. Le 05 février 1863, la ligne de Givet à Dinant est ouverte, Namur, Bruxelles et Liège régulièrement reliées à Givet. Les lignes furent progressivement fermées. Concernant la ligne Givet-Dinant, elle fut mise hors service pour le trafic des voyageurs le 2 juin 1988, pour le trafic des marchandises le 1er juin 1989. La section de la ligne entre Givet et la frontière belge fut déclassée le 18 octobre 2005.
Le réseau ferré belge frontalier
(document daté du 14 mai 1929)
Le n°122 (septembre 2010) d’Ardenne wallonne propose un article de fond rédigé par un Universitaire suisse, Marcus Rieder, intitulé « Le passé et l’avenir de la ligne Dinant-Givet ». Ce numéro est toujours en vente au secrétariat de l’association.
Couverture du n°122
Le 14 Août 2023 à 12:01:38
Très intéressant document