Revin : les «  VAUTES », des  crêpes  bien  d’chez  nous.

                                                                                                                              Eléments recueillis  par Jacques Moinet.

Les crêpes traditionnelles

 On les appelle des  « VAUTES ». Ce sont des crêpes à la revinoise, que l’on confectionnait  jadis pour la Chandeleur.

  Savez-vous que 87 % des Français connaissent la tradition de la Chandeleur, qui a  eu lieu cette année le 2 février et mangent des crêpes à cette occasion ?  Les œufs, le sucre, la farine, le lait sont à la fête d’autant que 15 jours après, le 17 février, Mardi-Gras permet de prolonger ces agapes.

   Si la tradition peut sembler battre de l’aile aujourd’hui, il existe à Revin, une recette bien de chez nous : les « Vautes ». Ce sont des crêpes un peu spéciales, car elles sont confectionnées à base de levure.

   Une restauratrice Corinne de Revin a accepté de nous en parler : « J’ai toujours entendu parler de ces crêpes de Revin qu’on mangeait à la Chandeleur, ce sont les « Vautes ». Elles sont plus épaisses que les crêpes classiques, car on y additionnait de la levure alsacienne. Elles sont donc plus gonflées. Maintenant on peut les faire plus ou moins légères, selon son goût. Il y a de nombreuses recettes de crêpes, chacun les fait à sa façon. »

    Pour Corinne, il y a deux manières. Une pour les crêpes épaisses et une autre plus légère quand on sépare les blancs des jaunes d’œufs.

   « Pour cette recette, il faut ½ litre de lait, 5 œufs, une pincée de sel, 250 g de farine, 100 g de beurre, un sachet de levure alsacienne, 90 g de sucre, un sachet de sucre vanillé, on peut mettre à la place un zest de citron. » explique Corinne.

Chance et richesse, mais aussi un peu d’histoire :

    Il faut dans un premier temps mettre la farine, la levure, la travailler avec les œufs séparément, puis rajouter progressivement le lait et les blancs en neige. Ensuite on laisse reposer deux heures.

 « Avec cette quantité, on peut faire entre 10 et 15 crêpes; dans le temps, les anciens faisaient  les « vautes » pour la Chandeleur. » dit Corinne.

    Le 2 février est bien une date inscrite dans le calendrier des fêtes chrétiennes.

    Le mot « Chandeleur » tire son nom des « Chandelles », ces cierges bénis portés lors de la procession en l’honneur de la présentation de Jésus au Temple et de la purification de la Sainte-Vierge.

Les pèlerins amenèrent le Pape à distribuer des galettes. Le carnaval prolonge la Chandeleur, mais à une date mobile, car il dépend de celle de Pâques. Il se clôture par Mardi-Gras, veille du premier jour du Carême, période d’abstinence.

Encore un petit détail, quand on fait sauter les crêpes (ou les « vautes »), ne pas oublier de tenir dans l’une de vos mains, une pièce en or ou en argent. D’après la tradition, la crêpe, qui se retourne dans la poêle, assure chance et richesse toute l’année !

Bon appétit !

                                                                      Source : L’Ardennais du 01 février 2002,

                                                                                    Les dates ont été réactualisées  pour  2015

Il existe une variante à cette recette : la recette de Tante Agathe de Revin : La vaute au four :

Ingrédients:

-500 grammes de farine

-190 grammes de beurre

- 3 œufs

- 20 grammes de levure de boulanger

- 1 sucre

- un peu de lait

- un peu de sel

Prendre un saladier, y mettre la farine, faire une fontaine, casser les œufs, ajouter la levure délayée dans le lait tiède avec le sucre ; y ajouter le beurre ramolli, débattre le tout en faisant une pâte  un peu molle que vous mettrez dans deux tourtières ou « platines » beurrées.

Il faut laisser lever jusqu’à ce qu’elle ait doublé de volume.

Mettre dessus du sucre semoule et des petites « noquettes » de beurre.

Enfourner.

Recette délicieuse « ave eun’bonne’jatte de café au lait et pas de la lapette ni de la repasse… »  

Cette recette de notre région est tirée du cahier numéro 1 d’Ardenne Wallonne paru en janvier 1974. 

Quelques mots sur les « vautes » :

Le terme « vautes » pour désigner les crêpes n’est pas spécifique à Revin.  Ce mot était usité dans plusieurs communes de notre région, dont Fumay et Haybes.

A Hargnies, le terme de « vautillon » désigne une crêpe épaisse, sans levure.