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Les vastes et belles demeures de la Rue Neuve
à Fumay.
( Actuellement Rue du Docteur Bourgeois )
par Claude FORMAL-CAILLIEZ
Le premier document d’Archives dont nous disposons, et qui fait mention de cette rue, est un rapport du Magistrat de Fumay, daté du 28 Avril 1690, (1), soit un an après l’achat de cette Seigneurie de Fumay par la famille de Bryas, (2) . Il nous est dit ceci : « disons ne scavoir autres héritages, ny biens en fonds, appartenans dans l’enceinte de cette ville, à nostre dit Seigneur hautain, privativement que la place du vieu chasteau, consistant ….(blanc), item, luy appartiennent deux jardins, devant ledit Château, séparés par un chemin charriable de 12 pieds de large entre lesdits jardins. » . Soit un chemin d’une largeur d’un peu moins de 4 mètres.
Ce chemin, par la suite, prendra le nom de Rue Conteste ou Comtesse, vraisemblablement en hommage à la Comtesse de Caëtano, veuve de Messire Englebert Frédéric, Comte de Bryas, héritier en 1695 de cette Seigneurie, dont son oncle, Messire Jacques Théodore Comte de Bryas, Archevèque et Duc de Cambrai, en avait fait l’acquisition près du Prince de Chimay en 1689.
Cette rue permettait une jonction directe de la rue de la Petite Porte ( aujourd’hui rue du Docteur Séjournet ) avec le Port au Blé en bord de Meuse.
Bien plus tard, par acte du 6 Avril 1750, (3), « Très Puissant Seigneur, Englebert Frédéric Ferdinand, Comte de Bryas, Seigneur des terres souveraines de Fumay et Revin, ( fils des précédents ) cède et transporte au profit du Sieur Jean Baptiste Dumont de Fumay, une certaine partie d’en haut du grand jardin vulgairement appelée Jourdain, annexé et dépendant du Château de Fumay …. Contre une rente seigneuriale annuelle de quatre chapons et de quatre quartels d’avoine. »
Ce terrain présentait une surface de l’ordre de 600 à 800 m2, et il est bien spécifié sur ce document que le Sieur Dumont se doit de construire un bâtiment sur ce terrain.
Le même jour, 6 Avril 1750, par un second acte,(4) , le Comte de Bryas « cède une certaine partie d’en bas du grand jardin, vulgairement appelé Jourdain, au profit du Sieur Nicolas Emmanuel de Barquin, jeune homme, pour construction d’une maison, pour prix et somme de trois cents livres de France, plus une rente irrédimible annuelle de deux chapons et deux quartels d’avoine. »
Ce Sieur Nicolas Emmanuel de Barquin, fils de Jean et de Marie Catherine de Goha, avait lors de cette vente 36 ans, il épousera l’année suivante, le 16 Janvier 1751, Anne Catherine Delhalle. Sur ce terrain d’angle, d’une contenance similaire, ce Sieur Nicolas Emmanuel de Barquin fera constuire , face à la Meuse, le bel Hôtel que nous connaissons.
C’est à cette époque, que devant ces nouvelles constructions, cette rue prendra le nom de Rue Neuve.
Par un acte notarial, daté du 19 Janvier 1765, (5), cet élégant petit Manoir, sera acheté par le Sieur Lambert Joseph Jacquemart ou Jacmart, Echevin et Marchand d’ardoises, de plus il détenait des parts dans le capital de l’ardoisière du Moulin Sainte Anne à Fumay, et celle du Charnois à Haybes. Il avait épousé le 15 Mai 1763 Anne Elisabeth Cailliez, Il décéda à Fumay le 20 Octobre 1779. Il est l’un des signataires de l’acte de Cession de Fumay à la Couronne de France du 16 Novembre 1769.
C’est sur ces deux terrains cédés en 1750, qu’apparaîssent les trois bâtiments construits, le long de la Rue Neuve, qui figurent sur le Plan Cadastral, section A1, de l’exercice 1825. (6).
Bâtiment au N° 1 de la Rue Neuve.
Suivant l’intitulé d’une gravure, (7), reproduite ci-contre, il semble que ce bel Hôtel de Barquin-Jacquemart, dont la facade donne sur un jardin d’agrément face à la Meuse, soit resté en possession des descendants du Sieur Lambert Joseph Jacquemart, et ce jusqu’en 1876.
Bâtiment au N° 3 de la Rue Neuve.
Concernant cette maison et la suivante, nous sommes redevable, à M. Gontran Lorent de Fumay, des informations suivantes, concernant les différents propriétaires au cours des 19ème et 20ème siècles.
A l’origine, cette maison appartenait à Mme Flavie Perlaux, épouse de M. Joseph Laylavoie, (orthographe incertaine), ancien Sous-Préfet, demeurant à Château-Thiery.
Ladite Dame Flavie Perlaux, a vendu à Madame Cécile Plançon, veuve en 1ères noces de Nicolas Biaux, et en 2èmes noces de Monsieur Louis Wauthier, suivant acte reçu par Me Piseux Notaire à Vireux-Molhain, le 25 Avril 1857.
Cette Dame Wauthier est décédée le 13 Novembre 1923 à Fumay, laissant pour seule et unique héritière , Madame Marie Cécile Biaux, veuve de Monsieur Joseph Defrère.
Cette Dame Defrère-Biaux, est décédée également, laissant deux enfants :
M. Joseph Defrère,
Et Mme Agnès Defrère, épouse de Monsieur Jules Toussaint.
Le partage de la succession entre les héritiers se fera avec attribution de la maison, à Madame Toussaint-Defrère, suivant acte du 24 Septembre 1927, Notaire Me Simon Maquenne.
Bâtiment au N° 5 de la Rue Neuve.
Cette belle maison massive en pierres, fût propriété, à l’origine d’un certain Monsieur Marie Auguste François Claude, Commissaires des Guerres en retraite, demeurant à Louvain en Belgique.
Celui-ci vendit cette maison, par acte dressé le 16 Juillet 1834, pardevant Me Perlaux Notaire à Fumay, à Monsieur Gilbert Clèment de Barquin, fils de Charles Vincent Joseph et de Marie Catherine Lefort, époux de Dme Annette Lavocat.
Ce dernier était Adjoint à la Mairie de Fumay en 1829 ; il résidait auparavant 228 Rue de Prousse. (l’actuelle Rue des Fusillés.)
Cette maison , suite au décès des époux Gilbert Clèment de Barquin ( 14 Mars 1853) Annette Lavocat (1882), fut attribuée par héritage à l’une de leurs filles, Demoiselle Cécile Eugénie de Barquin, née à Fumay le 16 juillet 1830, décédée en 1917.
Celle-ci résidera avec sa sœur cadette de deux ans, Dlle Flavie Célinie de Barquin, décédée en 1895, également comme elle célibataire.
Mademoiselle Cécile Eugénie de Barquin vendra cette maison à M. Laurent Gerson, Prêtre, demeurant aux Ayvelles, suivant acte du 20 Mai 1910.
C’est par adjudication, en date du 21 Décembre 1920, acte dressé par Me Terrien Notaire à Fumay, que cette maison sera adjugée à Monsieur le Docteur Georges Bourgeois ( 1883-1965) (8).
Celui-ci la gardera jusqu’à son décès survenu à Fumay le 12 Mai 1965.
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