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Des femmes et des hommes originaires de notre région, ou qui y vécurent, et qui ont marqué leur temps, par leur courage, ou leur talent...
Abbé Albert PAUBON : un agent de renseignements durant la guerre 1914-1918
Abbé Albert PAUBON : un espion à la solde des Anglais
Par Guy LEPINE, d’après les travaux de recherches de Stéphanie MERCIER
Marnais d’origine, l’abbé PAUBON est ordonné prêtre le 15 juin 1889. Il est alors nommé dans diverses paroisses de la Marne et des Ardennes, avant de prendre la cure de Fépin en septembre 1895.
Prêtre dévoué à ses paroissiens, il poursuit l’œuvre de son prédécesseur qui avait fondé la Société de Secours Mutuels.
Période 1914-1918
Tout comme Haybes, la commune de Fépin subi des bombardements allemands le 24 août. Plusieurs maisons sont détruites, le clocher de l’église est abattu. Fort heureusement, peu de victimes à déplorer lors de l’arrivée des troupes saxonnes.
A l’arrivée de ces troupes, l’abbé PAUBON se trouve sur le seuil de son presbytère. Arrêté, il est emmené devant la mairie, et mis en joue par un peloton de soldats, alors qu’un sous-officier le somme de répondre à ses questions quant aux mouvements de troupes françaises…L’abbé PAUBON réussi à éluder les questions ou à répondre « à côté » et est autorisé à rentrer chez lui.
Le lendemain vers 5h30, prévenu qu’une patrouille allemande venait l’arrêter, il réussit à se sauver et à prendre la direction de la Belgique, vers le village du Mesnil. Surpris par une patrouille et essuyant des tirs, il parvient à se sauver.
Après quelques jours de « cavale », ne pouvant revenir à Fépin, c’est à Fumay qu’il trouve refuge, chez son doyen, l’abbé BOCQUILLON.
Le temps passant, il reprend son activité sacerdotale à Fépin et Montigny…
En octobre 1915, il est emmené avec d’autres personnes de Haybes et de Fumay comme otage, suite à une tentative de sabotage de la ligne de chemin de fer.
Relâché, il réintègre le presbytère de Fumay.
L’agent Marcellus
Ce n’est que le 1er avril 1917 qu’il se réinstalle à Fépin. Il est alors contacté par les services de l’Intelligence Corps of British Head Quarter aux fins de lui proposer un « recrutement » comme agent de renseignements.
En 1918, il rejoint le réseau de la Dame Blanche, réseau franco-belge spécialisé dans l’observation.
Sa principale activité d’agent de renseignements fut, à partir du grenier (aménagé pour la circonstance en atelier de menuiserie) d’une maison située en bordure de la voie ferrée, de relever et transmettre les renseignements concernant tous les passages de trains, leurs cargaisons, les matériels, les déplacements des soldats…
Ces renseignements étaient ensuite transmis codés, via une boite aux lettres dissimulée dans la forêt, par l’abbé PAUBON, alias Marcellus.
Après la guerre, l’abbé PAUBON reçut plusieurs décorations françaises et étrangères :
-La croix de guerre anglaise
-La médaille du Méritorious Service Medal
-La croix de guerre française
Et en 1937, il fut fait Chevalier de la Légion d’Honneur.
Le 13 septembre 2015, la commune de Fépin s’est souvenue de son prêtre-espion, en inaugurant autour de l’église un espace Albert PAUBON.
Retrouvez l‘histoire de cet ancien curé de Fépin dans le numéro 115 d’Ardenne Wallonne de décembre 2008.
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