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Fépin : L’ardoisière Sainte-Marguerite ou une aventure malheureuse
La proximité de la florissante ardoisière de la Providence située en bas de la côte de Fépin, a incité en 1846, des habitants de Charleville à solliciter les autorisations nécessaires à l’exploitation d’une ardoisière sur le territoire de la commune de Fépin, en bordure de la route, au lieu-dit « Terne de Surchamp ».
Cette entreprise va malheureusement se solder par un échec malgré des recherches qui vont s’étaler sur plus de trente années…
Les premiers exploitants:
Après autorisation donnée par la municipalité, c’est le 14 avril 1846, chez maitre Ladislas Perlaux notaire à Fumay, que la commune de Fépin concède à Jean Demaison-Debieuvre négociant et Eugène Bourgerie, greffier en chef au tribunal de première instance, demeurant tous deux à Charleville :
pour y établir l’embouchure, des bâtiments machines, le bâtiment des ouvriers, l’emplacement des dépôts de débris d’ardoise, etc…
Une galerie de recherche est alors ouverte en bordure et à hauteur de route. Orientée approximativement nord-sud, et quasi horizontale, cette galerie a pour objectif de faire jonction avec la veine ardoisière dite veine Renaissance, imitant en cela l’organisation souterraine de la toute proche ardoisière de la Providence
Cette veine ardoisière qui se matérialise par plusieurs affleurements à différents endroits de la colline, laisse à penser aux exploitants que la découverte de l’ardoise ne peut qu’aboutir.
Cette concession ardoisière prend dans un premier temps le nom d’ardoisière Bourgerie et Cie, puis de la Butte et enfin devient ardoisière Sainte-Marguerite (peut-être le prénom de l’épouse d’un des deux dirigeants ?).
Au fur et à mesure de l’avancée des travaux de recherche, des extensions sont sollicitées :
-le 10 février 1847 : 2 hectares de tréfonds
- le 2 mai 1853 : 4 hectares de tréfonds
Ces demandes d’extension de tréfonds sont justifiées par le fait que la progression du creusement de la galerie de recherche devait se poursuivre au-delà des limites déjà concédées.
Les concessionnaires n’ayant pas rempli les conditions imposées, un jugement du tribunal civil de première instance de Rocroi en date du 21 mars 1873 a rendu à la commune de Fépin la libre disposition de la concession.
Nouvelle adjudication:
Le 21 septembre 1873, nouvelle adjudication de l’ardoisière de la Butte ou Terne de Surchamp par maître Perlaux à la mairie de Fépin.
Mise à prix : redevance annuelle de 600 francs durant 3 années consécutives ensuite la quatorzième ardoise. Monsieur Louis Bernard-Delahaye de Séclin remporte l’adjudication pour la somme de 2000 francs .
L'ardoise ne sera pas au rendez-vous!
La galerie :
Son ouverture est au niveau de l‘actuelle route départementale. La galerie mesure 360 mètres, presque horizontale, elle affiche léger dénivelé positif de 2.50 mètres.
Aujourd’hui, hormis l’entrée de la galerie masquée par la végétation, rien ne subsiste de ce qui fut peut-être une utopie, ou du moins la gestion empirique d’une recherche de veine ardoisière qui dura plus de 30 années.
GL
Nous avons publié beaucoup d'articles sur les ardosières de notre région. La table de ces articles est accessible en cliquant sur la photo ci-dessous, photo représentant l'entrée de la galerie.
Vous pourrez lire dans le prochain numéro d'Ardenne Wallonne (n°158) un article consacré à deux ardoisières de Haybes. Inédit !
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