Sainte Barbe, patronne des ardoisiers
 

La légende de sainte Barbe

Sainte Barbe

Selon la légende qui lui est associée, Barbe d’Héliopolis a subi le martyre au début du IVe siècle, lors de la Grande Persécution des chrétiens dans l’empire romain d’Orient. La jeune femme, d’une grande beauté mais ne souhaitant pas se marier, est enfermée dans une tour par son père, riche païen, Dioscore. Alors que ce dernier est absent, Barbe se convertit au christianisme et fait percer une troisième fenêtre dans la tour pour symboliser la Sainte Trinité. Furieux, son père lui fait subir de terribles sévices. Mais Dieu rend sa beauté à la jeune femme rouée de coups, l’habille d’une robe blanche lorsqu’elle est promenée nue à travers le pays et lui épargne les douleurs de la torture. Dioscore finira par décapiter sa fille, mais mourra immédiatement après, frappé par la foudre.

C’est pour cela que sainte Barbe est la patronne des corps de métier liés au feu ou à la foudre comme les pompiers, les métiers à hauts risques en général, les mineurs, les ardoisiers. La Sainte-Barbe se fête le 4 décembre.

La Sainte-Barbe dans les ardoisières de Fumay

Fumay, entrée de l’ardoisière Renaissance, statue de Sainte-Barbe

La veille de la Sainte-Barbe, les horaires dans les ardoisières sont modifiés. Les ouvriers du fond travaillent quelques heures, ensuite c’est quartier libre. C'est la seule fois de l'année où les mineurs peuvent apporter au fond des boissons, vins et apéritifs, et de la brioche.

La journée fériée de la Sainte-Barbe, le 4 décembre, débute par une messe au cours de laquelle a lieu la procession de la Sainte Martyr. Après cette cérémonie religieuse où l'on bénît la traditionnelle brioche (la mayolle) dégustée en fin de messe en signe de partage et de fraternité, la confrérie des ardoisiers organise un vin d'honneur. A l’origine, il se déroule chez le mambour(g) (président/gestionnaire de la confrérie). Il est réservé aux hommes.

Les confréries particulièrement nombreuses à Fumay

Depuis le Moyen Age jusqu’à la Révolution, les différents corps de métiers, par exemple les « scailleteux » (travailleurs de l’ardoise) à Fumay, se sont constitués en corporations tant pour contrer la concurrence du monde économique que pour assurer une assistance mutuelle en matière sociale voire spirituelle. Au fil des siècle, l’église encourage le glissement vers les engagements caritatifs et spirituels. Dès lors, les confréries se soudent autour des saints protecteurs des corporations : saint Eloi pour les métiers autour du fer, sainte Barbe pour les ardoisiers. . . 

Eglise Saint-Georges de Fumay. Rosace financée par l’ardoisière Liémery  de Haybes en 1876

A Fumay, l’église Saint-Georges reconstruite au XIXème siècle, possède de nombreux vitraux financés par les confréries. Ces dernières font souvent bâtir également une chapelle sur le chemin du lieu de travail en l’honneur de leur saint patron, point de départ ou d’arrivée de rassemblements ou de processions. De nos jours, à Fumay l’A.M.C.V.A. (Association à la Mémoire des Confréries de la Vallée de l’Ardoise) a cœur de travailler à la sauvegarde du Patrimoine riche et varié des confréries de Fumay. 

La chapelle sainte Barbe à Fumay

Chapelle Sainte-Barbe à Fumay

La chapelle a été érigée en 1821 par les ouvriers de l'ardoisière des Trépassés en honneur de leur sainte patronne. La couverture en ardoise de cette chapelle est surmontée d'une flèche prolongée par une croix en fer forgé. La toiture, restaurée il y a quelques années, est en ardoise et présente un motif en forme de croix réalisé à l’aide d’ardoises vertes.  L'édifice sera restauré par le troisième génie de Charleville-Mézières en 1970. La statue de sainte Barbe qui ornait cette chapelle a été volée en 1989. Celle en plâtre qui la remplace provient d'un don du curé de Oignies-en-Thiérache.

Statue de sainte Barbe (Viviane Delizée)