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Le miracle de Saint-Hubert à Givet
La Saint-Hubert, le 3 novembre, est encore largement fêtée dans le nord des Ardennes, surtout par les chasseurs, qui honorent le premier évêque de Liège en particulier à l’occasion de messes solennelles souvent rehaussées par des concerts de cors de chasse (les Hauts-Buttés, Hargnies, église des Dominicains à Revin).
Affiche concernant la messe à Hargnies, qui s'est tenue le samedi 9 novembre 2024
Entrée solennelle de saint Hubert dans l’église des Dominicains à Revin qui, pour l’occasion, est décorée de branchages telle une forêt (cérémonie 9 novembre 2024)
Tous les fidèles ont bien sûr en mémoire la conversion de Saint-Hubert suite à sa vision, dans la forêt des Ardennes, d’un cerf avec un crucifix lumineux qui resplendit entre ses bois. Et dès le Xème, le fidèles, les chasseurs en particulier, invoquent saint Hubert contre la rage qui décime les chiens et s’attaque aux hommes.
Eglise Saint-Rémi de Charleville-Mézières. Vitrail offert par la confrérie des bouchers et les paroissiens.
Saint Hubert à Givet
Borne qui marquait les limites des possessions territoriales des évêques de Liège
Posée aux pieds du clocher de l’église Notre-Dame (à l’emplacement d’une probable petite église médiévale fondée par saint Hubert lui-même, dans les années 720), cette superbe borne de pierre bleue est la seule qui subsiste de celles qui clôturaient jadis, au Petit-Givet, les possessions givetoises de l’abbaye Saint-Hubert dont on reconnait, sculptée dans la pierre, la belle crosse abbatiale aux enroulements ornés de feuillages, un vestige trop souvent méconnu.
La « Cour Saint-Hubert » avec la chapelle Saint-Grégoire le Grand. Dessin d’Alain Sartelet.
En effet, actuellement rue Oger, au niveau de la Cité scolaire Vauban, se trouvait au moyen-âge la « Cour Saint-Hubert », enclos fortifié avec logis, terres agricoles, granges et chapelle, siège fiscal et judiciaire des abbés de Saint-Hubert. De nos jours subsiste, cachée dans la cour du n° 7 de la rue Oger, une portion importante de la muraille d’enceinte du XVIème siècle ainsi que la tour d’angle nord-ouest qui a perdu sa toiture. Les Givetois, amoureux de leur Patrimoine peuvent se réjouir des travaux récents de débroussaillage, nettoyage et restauration qui permettent d’admirer ce précieux vestige.
La tour d’angle avant et après débroussaillage
« Cette tour que je me suis permis de baptiser « Tour Saint-Hubert » est un formidable et précieux vestige du vieux Givet, rien moins que la tour d’angle nord-ouest des fortifications de la résidence épiscopale de notre grand saint Hubert au VIIème siècle. Elle était en mauvais état, peu visible et cachée par les feuillages. Et puis, miracle, Monsieur Vincent Hancart, propriétaire des lieux, a tout rénové, tout sauvé, honneur à lui, d’autant plus qu’il a déjà réhabilité le magnifique hôtel de la Malle-Poste, rue du puits !!! » Alain Sartelet.
Intérieur de la tour. Photo Claude Wallendorff
Un miracle de saint Hubert à Givet
Un premier texte évoquant la vie de saint Hubert fut rédigé vers 743 (saint Hubert décéda le 30 mai 727) : cette « vita Hugberti » (manuscrit conservé au Grand Séminaire de Namur) se montre très laconique concernant les principaux évènements de sa vie. Les siècles suivants, mains récits furent publiés alimentant son image légendaire. Par exemple, il est raconté que, voyageant par la Meuse, de passage dans sa résidence de Givet (« in vico Gabelio tabernaculum stabilitum habebat » « il avait un pied à terre permanent dans le bourg de Givet »), il fut pris à témoin par des bateliers transportant des matériaux pour la construction de la cathédrale de Saint-Hubert qui se lamentaient du manque d’eau dû à la sécheresse. Hubert invoqua le ciel. Des nuages se formèrent alors en abondance et des torrents de pluie vinrent grossir le lit du fleuve permettant à la navigation de reprendre son cours.
Trafic fluvial autrefois sur la Meuse
Le culte de saint Hubert
Au VIIe siècle, Hubert fut évangélisateur d'une contrée dominée par un massif forestier dense où le christianisme avait des difficultés à pénétrer. Devenu premier évêque de Liège, Saint-Hubert meurt en 727. De Liège, un siècle plus tard, sa dépouille fut transférée en plein cœur de l'Ardenne, sur le plateau désolé d'Andage. Des moines bénédictins s'y établirent et fondèrent une abbaye. La cité qui l’entourera portera le nom du vénéré saint. L'abbaye bénédictine connaît au XIe siècle la prospérité. Reconstruite en 1729, elle demeure de nos jours une perle architecturale au cœur de la forêt ardennaise.
Saint-Hubert et son abbaye
Le 25 Nov. 2024 à 10:58:16
Quelles belles réalisations !