Le couvent des Récollets

A côté du Manège le couvent des Récollets

Le premier couvent des Récollets datant de 1614 était établi à l’extérieur des fortifications, ce qui en faisait une cible facile et pouvait permettre à l’envahisseur de s’abriter et de se défendre. C’est pourquoi, de 1682 à 1685, le couvent est reconstruit à l’intérieur des remparts, sous la protection du Fort de Charlemont. A la Révolution (1791), les religieux sont chassés et le bâtiment récupéré par l'armée qui l’utilisera comme magasin jusqu'en 1920. L’église perd son clocher et les magnifiques boiseries Louis XV qui la décorent, représentant des Saints de l’Ordre des Franciscains et exécutées, fin XVIIème, début XVIIIème siècle, par des artistes liégeois sont transférées à l’église Saint-Hilaire où elles se trouvent toujours. A partir de 1920, de grosses modifications sont alors réalisées, et un garage, toujours existant s’ouvre dans l'aile Est. La chapelle est la partie ancienne la plus préservée. Elle présente un vaisseau de dix travées couvertes de voûtes en berceau transversal, voûtes et doubleaux étant en briques. L'utilisation des berceaux transversaux a permis de supprimer les contreforts extérieurs et d'apporter plus de luminosité. La façade est construite en pierre dans sa partie basse, et en brique pour la partie haute, et s'orne d'un décor classique avec pilastre et niches. Les façades des autres bâtiments ont en partie été modifiées.

L’église des Récollets

La porte et la rue des Vieux Récollets (actuellement rue Thiers)

Etabli en bord de Meuse, à l’emplacement de l’actuel parc Viénot, le premier couvent semble avoir eu un plan traditionnel, une église à nef unique, un cloître, un mur d’enceinte enfermant couvent et jardins.

La porte des Vieux-Récollets, construite sur l’ordre de Vauban, menait à l’endroit où se trouvait le premier couvent de cet ordre situé à l’extérieur des fortifications, par la rue des Vieux-Récollets, nommée rue Thiers à la fin du XIXème siècle.

Rue Thiers donnant sur l’ancienne porte disparue des Vieux-Récollets (à peu près à l’emplacement des arbres en arrière- plan)

Réhabilitation de l’église des Récollets

Dans les années 2000, la Ville de Givet a projet de réhabiliter l’ancienne église des Récollets, inscrite en 2006 au titre des monuments historiques, pour l’aménager en salle polyvalente pouvant accueillir du public, dans le cadre de concerts debout et de manifestations festives. Le projet était presque finalisé quand le départ des militaires du Centre d’Entraînement Commando (CEC) de Charlemont a contraint la Ville à revoir ses projets.

En 2017, La municipalité a déposé un dossier de demande de subvention européenne auprès du Parc naturel régional pour la réhabilitation et la mise en lumière de la façade et la réfection du parvis de l’édifice.

La façade de l’église des Récollets avant la réhabilitation

Une anecdote bien connue des givetois

n° 147 d’Ardenne wallonne, spécial Méhul

On raconte qu’à l’âge de 10 ans, le « petit » Méhul, compositeur du très célèbre « Chant du Départ » touchait déjà l’orgue au couvent des Récollets, sous la direction de son organiste aveugle attitré. Son talent devient vite si remarquable que maints fidèles désertent l’église Saint-Hilaire pour venir l’écouter. Une plaque commémorative apposée sur la façade de l’église garde le souvenir de cette anecdote.

Buste de Méhul en marbre qui se trouvait place Carnot, jusqu’en 1892