Jules Lartigue, maire de Givet de 1884 à son décès en 1898

Buste de Jules Lartique au jardin public

Issu d’une famille originaire de Givet, Jules Lartigue est né le 14 septembre 1836 à Nancy. Après des études à l’école forestière, il commence une carrière de garde général et inspecteur des Eaux-et-Forêts dont il démissionne en 1871 pour raison de santé.

Il entame alors à Givet une carrière politique. Il est élu successivement conseiller municipal, conseiller d’arrondissement puis maire de Givet en 1884. En 1886, il est élu conseiller général pour le canton de Givet. En octobre 1892, lors de l’inauguration de la statue de Méhul, place Carnot, le ministre de l’Instruction publique, Léon Bourgeois, lui annonce sa promotion au titre de Chevalier de la Légion d’Honneur.

C’est sous sa mandature à la mairie de Givet que fut décidé le démantèlement de la ville. De 1890 à mi-1892 sont détruites les portes du Luxembourg, des Récollets et celle Sous-Charlemont. Les remparts sont arasés. A leur emplacement, on dessine le jardin public (actuel square Pierre Viénot), la cour de la caserne Charbonnier, la place Méhul et les rues adjacentes : celle menant à la gare portera le nom d’avenue Lartigue. A sa mort, le 19 juin 1898, il est, à sa demande, incinéré, et ses cendres sont placées dans le caveau de la famille Lartigue au cimetière Saint-Hilaire de Givet.

L’avenue Lartigue à Givet mène vers la gare

Le buste de Jules Lartigue

C’est l’œuvre du sculpteur Paul-François Choppin. Son inauguration a eu lieu le 14 mai 1899 au jardin public. Au milieu d’un foule nombreuse qui entourait la famille, le maire, Alphonse Fenaux, prononça un discours enthousiaste : « . . . Grâce au talent d'un éminent sculpteur parisien, M. Paul-François Choppin, l'image de Lartigue se dresse enfin dans ce beau jardin, qu'il a créé de toutes pièces. L'œuvre colossale qu'il a entreprise et qu'il a menée si rapidement à bonne fin, le démantèlement de Givet, y a contribué dans une large mesure. . . Comme par enchantement, les fossés qui étreignaient la ville dans une espèce de sommeil léthargique, se comblent. Les rues, les avenues, les boulevards, les places surgissent, et des quantités de constructions nouvelles et confortables viennent donner un aspect gai et riant à notre cité, autrefois si sombre et si sévère. . . »

Le socle du buste était en pierre d'Ecaussine ; sur la face avant, on pouvait lire : « A son maire, Jules Lartigue, la Ville de Givet reconnaissante 1836-1898 ; sur la face d'arrière : « Souvenir fraternel des Ateliers du Grand-Orient de France » ; à droite : « A l'homme de bien, ceux qu'il a aidés »; à gauche : « A leur collègue, le Conseil général des Ardennes ».

En 1940, sous le régime de Vichy, le buste a été fondu par les Allemands.

Vue du jardin public avec le buste de Lartigue

 

Le commissaire Jean-François Lartigue : un clin d’œil à Jules Lartigue :

Couverture du roman La Nuit du passage

En 1999 paraissait aux Editions Luce Wilquin un roman, La Nuit du passage, dont le héros était Jean-François Lartigue, commissaire à la SRPJ de Reims. Le choix du patronyme n’est pas innocent. En effet, l’auteur, Philippe Bradfer, né à Tirlemont en 1957, professeur de français à Louvain-la-Neuve, est le neveu de Claude et Nelly Bordes, qui demeuraient. . . avenue Lartigue à Givet. Cette première enquête amène notre commissaire rémois à Givet. Le roman est dédicacé à Claude et Nelly Bordes :

« A mon oncle, le docteur Claude Bordes, et à ma tante Nelly.Qu’ils retrouvent, aux côtés du commissaire Lartigue, le témoignage de ma plus vive affection »

Les Givetois se souviennent certainement de ce couple profondément à l’écoute et au service des autres, ainsi que de l’engagement de Nelly, décédée en juillet 2012, pour faire connaître et aimer le Patrimoine de sa Ville.

FM