Bertrand Wespin (1660 – 1738), tanneur à Givet

 La tannerie Wespin à Givet

En 1702, un fabricant de Namur, Bertrand Wespin, est appelé par le gouvernement français pour établir une manufacture de cuirs à Givet. Son arrière-petit-fils la dirige sous l’empire. Une de ses filles a épousé Lescuyer, tanneur à Mézières. En 1840, le registre atelier donne la liste des patrons tanneurs : Louis Bidou, François Robson, Wilquin, Feneau, Doneau, Thiry, Rousseaux. En 1848, 250 ouvriers tanneurs et corroyeurs y travaillent. En 1900, il reste 7 tanneurs dont Henrion et Baufeist.

Bertrand Wespin a demeuré dans la magnifique ferme (« cense ») de La Haye à Aubrives (description dans le billet 181 d’Alain Sartelet – site de la Ville de Givet).

 La ferme de La Haye à Aubrives

Sa pierre tombale, en marbre noir, taillé, gravé, décoré en relief, se trouve dans l’église Notre-Dame de Givet. Ses armoiries portent une cuve de tanneur avec deux maillets.

 La pierre tombale de Bertrand Wespin

Epitaphe : icy reposent les corps du sieur  / Bertrand Wespin en son vivant / Bourgeois et marchand taneur / de cette ville age de 78 ans / decede le 23 7bre 1738 lequel / a fonde une messe annuelle / dans cette eglise et de ... (partie non gravée)

Les tanneries à Givet

La tannerie est une très vieille industrie givetoise. Au XVIIIème siècle, cinq tanneurs produisaient des cuirs qui passaient avec raison pour les meilleurs du royaume. Une seule tannerie pouvait fournir assez de cuir à l’armée sous l’empire. Cette industrie était uniquement installée au « petit Givet », entre les quais du canal et la rue Luxembourg, couvrant une superficie de 6000 m2. Après avoir été préparées et débarrassées de leurs poils, les peaux étaient travaillées dans l’eau légèrement acide de la Houille, suspendues par des chaînes à des poutres placées en travers de la rivière. Puis elles étaient déposées en couches dans des cuves, séparées par des couches de tanin (les forêts des Ardennes fournissaient en abondance la matière première transformée grâce aux moulins à tanin). Toutes ces opérations très pénibles duraient deux ans, dans une odeur pestilentielle qui dominait le quartier.

FM