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Arthur Rimbaud à Fumay !
Par Guy LEPINE
Léon Billuart est un camarade de collège d’Arthur Rimbaud.
Ses parents résident à Fumay, place de l’Hobette. Le 7 octobre 1870, Arthur Rimbaud fugue de Charleville avec le dessein de se rendre à Charleroi.
Il fait une halte à Fumay chez les parents de Léon Billuart avec l’espoir d’y obtenir le gîte et le couvert, ce qui fut.
C’est au cours de cette halte qu’Arthur Rimbaud remarque l’imposant buffet familial des Billuart.
Ce superbe meuble en chêne sculpté, de style liégeois, appartient depuis toujours aux brasseurs de Fumay.
Le magnifique buffet n’échappe pas à l’observation d’Arthur Rimbaud, et c’est à la suite de cette visite chez les Billuart qu’il va s’en inspirer et écrire son poème : « le buffet » …Il est alors âgé de 16 ans.
Marie-Louise Dromart , l’héroïque poétesse, fait également allusion au passage de Rimbaud dans la région, en y consacrant quelques vers dans sa poésie « Haybes » (voir le numéro spécial d’Ardenne Wallonne consacré à Haybes).
« Rimbaud a, je le sais, posé ses yeux sur toi !
Tes couleurs, en ses yeux, ont égrené leur gamme,
Les A, les E, les U de ton âme en émoi,
Par un beau soir d’automne, ont chanté dans son âme ».
Retrouvez dans le numéro 114 d’Ardenne Wallonne le récit complet de Yanny Hureaux sur le passage d’Arthur Rimbaud à Fumay, article intitulé « Une histoire de chocolat et de buffet ».
Des articles consacrés à Arthur Rimbaud sont à lire également dans les numéros 106 et 121.
Le buffet
C'est un large buffet sculpté ; le chêne sombre,
Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens ;
Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre
Comme un flot de vin vieux, des parfums engageants ;
Tout plein, c'est un fouillis de vieilles vieilleries,
De linges odorants et jaunes, de chiffons
De femmes ou d'enfants, de dentelles flétries,
De fichus de grand'mère où sont peints des griffons ;
C'est là qu'on trouverait les médaillons, les mèches
De cheveux blancs ou blonds, les portraits, les fleurs sèches
Dont le parfum se mêle à des parfums de fruits.
O buffet du vieux temps, tu sais bien des histoires,
Et tu voudrais conter tes contes, et tu bruis
Quand s'ouvrent lentement tes grandes portes noires.
Arthur Rimbaud
Octobre 1870
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